Appartenant aux rickettsioses1 , des infections provoquées par une bactérie du genre Rickettsia 2 (Rickettsia conorii) 3 , la fièvre boutonneuse méditerranéenne est présente sur tout le pourtour de la mer Méditerranée, y compris en France 3 . Elle est transmise par la morsure d’une tique infectée1 . La plupart du temps bénigne4 , elle peut occasionnellement conduire à des complications neurologiques4 . Découvrez ses symptômes et les gestes de prévention pour éviter d’attraper la fièvre boutonneuse méditerranéenne.
La fièvre boutonneuse méditerranéenne, ou fièvre pourprée méditerranéenne1 , fait partie des plus anciennes maladies infectieuses à transmission vectorielle5 (transmises par des insectes ou anthropodes vecteurs). Les premiers cas ont été décrits en 1909 en Tunisie. Dès 1925, elle est observée en France, à Marseille5 . Véhiculée par une tique (Rhipicephalus, de la famille des Ixodidae)3 , elle reste le plus souvent sans conséquence sérieuse pour la santé.
Qu'est-ce que la fièvre boutonneuse méditerranéenne ?
Elle fait partie d’un ensemble de maladies infectieuses appelées « rickettsioses », du nom de la bactérie en cause et responsable de fièvre pourprée1 (fièvre avec éruptions cutanées). Parmi ces rickettsioses, on retrouve par exemple la rickettsiose à tiques d'Asie du nord, le typhus de la tique du Queensland, le typhus à tique africaine... La fièvre boutonneuse méditerranéenne est ainsi similaire à une autre maladie surnommée fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses, bien que présentant des symptômes plus légers que cette dernière1.
Toutes ces rickettsioses sont liées à une bactérie du genre Rickettsia 2. Dans le cas de la fièvre boutonneuse méditerranéenne, il s’agit de la bactérie Rickettsia conorii3 . Elle est transmissible à l’humain par l’intermédiaire d’un vecteur, ici la tique Rhipicephalus sanguineus, une tique brune qui affecte le plus souvent les chiens1 . La maladie s’attrape donc lors de la morsure par une tique porteuse de la bactérie.
Présente dans tous les pays du bassin méditerranéen3 , cette fièvre se déclare toute l’année dans les régions tropicales. Dans les autres pays, au climat plus tempéré, le risque de l’attraper est maximal pendant la période d’activité des tiques, soit entre mai et octobre3.
La France n’est pas épargnée par les contaminations, bien que leur fréquence ait été fortement réduite ces dernières années en raison de la baisse de la population de lapins sauvages, réservoirs naturels de Rickettsia conorii3 . Dans l’Hexagone, l’infection est présente surtout dans les régions proches de la Méditerranée et au sud de la Loire3.
Symptômes et diagnostic de la fièvre boutonneuse méditerranéenne
Il existe une phase d’incubation, entre l’inoculation de la bactérie et l’apparition des premiers symptômes, de l’ordre de 5 à 7 jours1. Toutes les fièvres pourprées, à l’exception de celle propre aux Montagnes Rocheuses américaines, se manifestent de la même manière. Les premiers signes sont1 :
- une fièvre (qui dure jusqu’à 2 semaines) ;
- une sensation de malaise ;
- des céphalées ;
- une conjonctivite ;
- – une adénopathie ou augmentation du volume des ganglions à proximité du point d’inoculation ;
- une lésion ulcérée localisée au niveau de la morsure de tique (entre 2 et 5 mm de diamètre avec un centre noir). On parle d’ « escarre » en raison de cette tache noire.
Après 4 jours de fièvre environ, apparaît l’éruption cutanée caractéristique de ces maladies : un exanthème maculopapuleux, d’abord sur les avant-bras, puis sur le reste du corps1.
En présence du tableau clinique décrit ci-dessus, les professionnels de santé vont procéder à une biopsie des éruptions cutanées et à des analyses de sang pour confirmer le diagnostic de fièvre boutonneuse méditerranéenne. Les biopsies aident à mettre en évidence Rickettsia conorii, les analyses sanguines révèlent la présence d’anticorps dirigés contre la bactérie6 .
Traitement et prévention de la fièvre boutonneuse méditerranéenne
Le traitement repose sur la prescription d’un antibiotique, administré pendant 5 jours. Le médicament est le plus souvent de la doxycycline. Il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la confirmation du diagnostic pour débuter le traitement. Au moment de l’examen clinique, si le médecin observe des signes caractéristiques d’une fièvre boutonneuse méditerranéenne et si une morsure de tique est confirmée ou suspectée, il peut proposer immédiatement l’antibiothérapie6.
Afin de se prémunir contre la maladie, veillez à surveiller méticuleusement la présence éventuelle de tiques sur vos chiens, en particulier lorsque vous rentrez d’une balade dans la nature. Il est vivement conseillé de protéger vos animaux de compagnie avec des produits anti-tiques adaptés, recommandés par votre vétérinaire3. Certaines mesures de prévention sont aussi nécessaires pour limiter les morsures de tique chez les humains.
Conseils pour éviter les morsures de tiques et prévenir la fièvre boutonneuse
Il n’existe pas de vaccin préventif contre la fièvre boutonneuse méditerranéenne. Quelques recommandations d’ordre général permettent toutefois de limiter fortement le risque d’exposition à des vecteurs responsables de fièvre pourprée, dans des régions où ces maladies sont endémiques. Leur objectif ? Éviter que des tiques n’entrent en contact avec la peau1 :
- Lors de balades dans la nature, restez sur les chemins et les sentiers afin d’éviter au maximum le contact avec des herbes hautes.
- Portez un pantalon long, que vous rentrerez dans vos chaussettes ou dans vos bottes.
- Portez également des vêtements longs qui couvrent les bras.
- Inspectez-vous méticuleusement la peau à chaque retour de balade.
- Utilisez un répulsif cutané contenant du diéthyltoluamide ou DEET (comme l’Insect Ecran Anti-Tiques).
Si vous découvrez une tique accrochée à la peau, veillez toujours à la retirer doucement, à l’aide d’un tire-tiques. Cet accessoire évite d’écraser la tique et donc qu’elle ne régurgite le sang qu’elle contient (et avec lui d’éventuelles bactéries)1 .
Les complications potentielles associées à la fièvre boutonneuse méditerranéenne
Généralement, les symptômes se cantonnent à liste de symptômes présentée plus haut et la maladie reste bénigne. Dans de rares cas, surtout chez des patients fragiles et âgés, elle se complique en une forme fulgurante avec vascularite (inflammation des vaisseaux), voire peut être mortelle1 . Il est estimé que dans environ 28 % des cas, la fièvre boutonneuse méditerranéenne entraîne des complications d’ordre neurologique (méningite, encéphalite, méningo-encéphalite ou paralysie faciale)4.
Les autres maladies transmises par les tiques à connaître
Les tiques sont des vecteurs de nombreuses maladies à travers le monde. C’est pourquoi se prémunir de leurs morsures est essentiel, quels que soient le pays et la région dans laquelle vous vous trouvez.
L’infection la plus connue et la plus répandue dans l’hémisphère nord, transmise suite à une morsure de tique, est la maladie de Lyme (liée à la bactérie Borrelia burgdorferi) (source article Insect Ecran). En 2021, environ 47000 cas ont été diagnostiqués en France. Près de 810 personnes doivent être hospitalisées chaque année à cause de cette borréliose, la moitié d’entre elles en raison de complications neurologiques
Les tiques peuvent aussi transmettre d’autres maladies, plus ou moins graves, comme la méningo-encéphalite à tiques, la tularémie ou encore la fièvre Q.
Il est possible d’éviter d’attraper ces maladies grâce aux mêmes préconisations que pour la fièvre boutonneuse méditerranéenne.
